Un nouveau rapport décrit en détail l'impact dévastateur de la règle du bâillon mondial imposé par le président Trump – Women Deliver

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Un nouveau rapport décrit en détail l’impact dévastateur de la règle du bâillon mondial imposé par le président Trump

Un nouveau rapport décrit en détail l'impact dévastateur de la règle du bâillon mondial imposé par le président Trump

Les experts qui participaient à la conférence Women Deliver 2019 discutent de l’impact des restrictions du financement des É.-U. et de la nécessité de programmes et de politiques axés sur les données, afin d’améliorer l’accès à l’avortement sans risques

Vancouver, Canada, 5 June 2019 – Un nouveau rapport publié aujourd’hui à l’occasion de la conférence Women Deliver 2019 révèle que la règle du bâillon mondial réduit la qualité et la disponibilité des soins, en particulier pour les communautés marginalisées, dans quatre pays ayant fait l’objet de l’étude. Des militantes et militants, des chercheuses et chercheurs ainsi que des partenaires pour la mise en œuvre ont discuté des constatations de l’International Women’s Health Coalition (IWHC) quant aux effets de l’élargissement de la règle du bâillon mondial imposée par les États-Unis, ainsi que d’une nouvelle initiative de collecte de données par plusieurs organisations partenaires visant à améliorer l’accès à l’avortement sans risques.

Remise en vigueur par l’administration Trump en 2017, la règle du bâillon mondial, ou politique de Mexico, limite le financement mondial des États-Unis à toute organisation qui milite en faveur de l’avortement, fournit des avortements ou oriente des patientes vers des services d’avortement. Autrefois limitée aux programmes de planification familiale, la politique élargie s’applique maintenant aux 9 milliards de dollars d’aide financière des États-Unis dans le domaine de la santé, y compris du Fonds d’urgence du président américain pour la lutte contre le sida (PEPFAR). Cette année, au mois de mars, le département d’État américain a annoncé un nouvel élargissement des restrictions, déclarant que les États-Unis réduiraient leur contribution à l’Organisation des États américains, qui est un organisme autonome.

Selon Françoise Girard, présidente de l’IWHC : « Cette politique meurtrière viole les droits des patientes et lie les mains des fournisseurs de soins. Deux ans après sa mise en œuvre, l’impact est clair : la règle du bâillon mondial réduit l’accès aux contraceptifs et à l’avortement, ce qui mène à des grossesses non désirées, à la pratique d’avortements dans des conditions dangereuses et à des décès évitables. »

Depuis la mise en œuvre de cette politique, il y a deux ans, l’IWHC et les partenaires bénéficiaires de subventions au Kenya, au Népal, au Nigeria et en Afrique du Sud ont réalisé plus de 170 entrevues avec des personnes touchées par la politique. Ces entrevues ont révélé son impact dévastateur dans ces pays.

Au Kenya, une organisation au service des jeunes femmes et des travailleuses du sexe a été contrainte de cesser de fournir des informations sur l’avortement et d’aiguiller les patientes vers d’autres services; deux bénéficiaires de cette organisation sont mortes après avoir eu recours à des méthodes dangereuses pour interrompre leur grossesse. Au Népal, où il existe une loi progressiste sur l’avortement, cette politique a provoqué la fin prématurée d’un projet soutenu par le gouvernement américain visant à améliorer l’accès aux contraceptifs et à d’autres services dans 11 districts éloignés. En Afrique du Sud, cela signifie qu’un programme national d’éducation sexuelle en cours d’élaboration exclut actuellement toute mention de l’avortement, même si le droit à l’avortement est protégé par la constitution du pays.

« La règle du bâillon mondial tue des filles et des femmes, purement et simplement, a déclaré Katja Iversen, présidente et directrice générale de Women Deliver. Nous devrions investir pour les filles et les femmes, et non dans des politiques qui menacent leur vie. La capacité d’une femme à contrôler son propre corps est fondamentale pour qu’elle puisse atteindre son plein épanouissement. L’élargissement de la portée de cette politique néfaste cause des préjudices et nuit à l’égalité des sexes; il est dangereux et mauvais pour le monde entier. »

Parallèlement au lancement de ce rapport, une coalition de partenaires dirigée par Marie Stopes International, l’Ipas, la Fédération internationale pour la planification familiale, Population Services International et le Safe Abortion Action Fund a lancé SafeAccess, la première plateforme numérique de ce genre, qui vise à éliminer les avortements pratiqués dans des conditions dangereuses en donnant des conseils factuels aux praticiennes et praticiens ainsi qu’aux décideuses et décideurs de première ligne.

Une déclaration commune des directrices générales et directeurs généraux de ces organismes a permis de mieux définir le contexte :

« Notre objectif est simple : en nous appuyant sur des données probantes, prodiguer des conseils sur les pratiques exemplaires à celles et ceux qui les mettent en œuvre et qui sont responsables des politiques en matière d’accès à des avortements sans risques et à des programmes de soins post-avortement de qualité. À titre d’organisations responsables de la mise en œuvre, nous échangeons sur ce que nous apprenons de notre expérience des programmes qui fonctionnent, avec l’espoir que les personnes œuvrant en première ligne pourront utiliser ces leçons pour élargir l’accès aux services qui sauvent des vies. »

Autres conférencières présentes :

  • Carole Sekimpi, directrice nationale, Marie Stopes Ouganda
  • Vanessa Rios, agente de programme, Formation, suivi et évaluation, International Women’s Health Coalition

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À propos de Women Deliver : Women Deliver est une organisation internationale de premier plan œuvrant pour la promotion de l’égalité entre les sexes et la santé et les droits des filles et des femmes. Notre travail stimule l’investissement sur le plan des politiques, des programmes et des mesures financières, au profit des filles et des femmes du monde entier. Nous recueillons les données probantes et mobilisons une grande diversité de voix, afin de susciter l’engagement pour l’égalité entre les sexes. Et nous obtenons des résultats. En faisant de la santé sexuelle et reproductive notre priorité, nous faisons la promotion des droits des filles et des femmes dans tous les aspects de leur vie. Nous savons que l’investissement au profit des filles et des femmes favorisera le progrès pour tous. Tous les trois ans, nous galvanisons le mouvement lors de la conférence mondiale Women Deliver, notre événement phare. Rassemblement audacieux et diversifié, source d’inspiration et génératrice d’action, la conférence réunit des milliers de décideuses et décideurs de la société civile, des gouvernements, du secteur privé et des organismes internationaux, aux côtés de défenseures et défenseurs des droits, d’activistes et de journalistes, afin d’établir des solutions et d’améliorer la vie des filles et des femmes.